Résoudre les conflits, construire la communauté et transformer les organisations
Le processwork est la conscience du flux des évènements autour de nous et à l’intérieur de nous…
Nous ne serions pas en conflit si une partie de nous-même n’était d’accord avec notre opposant…
Arnold Mindell – l’Art martial du leadership
Un monde en turbulence demande de nouvelles méthodes, applicables partout. Mindell a le grand rêve de rendre le travail sur les conflits plus intéressant que la guerre, de sorte qu’après avoir lu L’art martial du leadership, le taoïste quitte son monastère pour aller faire son travail dans le monde. Il compare les groupes à un iceberg flottant : une activité débridée se passe sous la surface, faite d’émotions, de souvenirs, de commérages, de conflits latents, de jalousies, etc., et en lien avec les grands évènements simultanés dans le monde. Ce « champ » dans lequel baigne le groupe détermine une atmosphère ; le facilitateur est capable de percevoir ce qu’il se passe de lui laisser de la place pour émerger. Ce que le groupe ne veut pas aborder va se manifester par exemple à travers des signaux doubles (par exemple, quelqu’un dit avec agressivité qu’il aime la paix).
Prendre conscience et attendre ; ressentir l’atmosphère du groupe ; faire attention aux incongruités, qui signalent une question que le groupe refuse d’aborder, sa frontière, sa communication interdite ; être neutre… Les métacapacités du facilitateur peuvent être comparées à celles du professeur d’aikido ou de judo : prêter attention à l’énergie du groupe et la suivre ; équilibrer cette énergie en recherchant l’énergie de son opposant ; suivre le Qi caché en détectant les processus secondaires ; être détaché ; avoir suffisamment « brûlé son bois » sur les questions en jeu pour n’être plus affecté personnellement ; être centré, et trouver l’équilibre au milieu du chaos, s’attendre à être attaqué et rechercher dans l’attaquant le leader interne dont le groupe a besoin pour régler lui-même ses confits ; servir.
Mindell illustre ces points et beaucoup d’autres par des exemples tirés de son expérience avec de grands groupes dans le monde entier. Avec beaucoup d’humilité, il reconnaît ses erreurs passées, et en tire des enseignements pour raffiner sa méthode.
La traduction du livre d’Arnold Mindell The leader as the martial artist vient de paraître chez Interéditions grâce à Alain Pottier.
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